vendredi 16 décembre 2011

Publicité sur internet : l'activité peine toujours à percer auprès des annonceurs




Le marché de la publicité sur internet est estimé à 80 MDH pour 2011. Google et Facebook restent les éditeurs les plus prisés, malgré l'émergence d'éditeurs nationaux. Le potentiel de la publicité sur internet au Maroc n'est pas pleinement exploité.
PUBLICITE INTERNET Maroc.
Peut mieux faire ! Tel est le constat qui s’impose quand on parle de la publicité sur internet au Maroc. De l’avis des professionnels du secteur, même si le marché est en croissance, il n’a pas encore atteint la maturité qu’on lui connaît sous d’autres cieux. Ces mêmes professionnels parlent d’un chiffre d’affaires qui tourne autour de 80 MDH à 90 MDH en 2011, contre 35 MDH en 2008. Cependant, aucune étude concrète n’a été réalisée à ce jour. En effet, très peu sont les entreprises qui communiquent sur les budgets de leurs campagnes sur Internet. Plusieurs de ces annonceurs, pour la plupart de grandes entreprises opérant dans le domaine bancaire ou des télécommunications, se sont en effet abstenus de donner suite aux questions de La Vie éco.
Moins chère, la publicité sur internet est aussi plus ciblée, plus dynamique et offre beaucoup plus de possibilités d’interaction que dans les médias classiques. Cependant, peu nombreux sont les entreprises qui franchissent le pas qui les sépare du monde virtuel. Cette frilosité est due, selon Anas Raiss, responsable Média à Impact Communication, au manque de maîtrise de l’outil internet. «Certains responsables de communication ne sont pas issus de la génération internet. La vitesse à laquelle se transmet l’information sur ce support, le nombre de personnes qu’elle peut toucher en un laps de temps record les rend réticents, de peur de perdre le contrôle sur l’information», explique-t-il. Mais pour Karim Jazouani, directeur de Yahoo Afrique du nord, la cause est à chercher ailleurs, du côté des organes de presse par exemple. Selon lui, les exemples qui ont réussi dans le domaine de la pub sur internet sont ceux de pays dont la presse s’est attelée à la tâche en favorisant la création de contenu éditorial original pour monétiser correctement le trafic ainsi généré.

Une offre riche et un impact mesurable à souhait

Malgré la percée de sites comme celui de Hespress (site de presse arabophone) qui se positionne en tête de liste des éditeurs nationaux, les éditeurs étrangers, notamment Google et Facebook qui restent aujourd’hui les leaders incontestés du marché, se taillent la part du lion.
Pourtant, avec le développement fulgurant qu’a connu le réseau internet au Maroc et sa large pénétration dans les foyers, les opportunités commerciales qu’offre le web sont innombrables.
D’après les chiffres publiés en septembre par l’Agence nationale de règlementation des télécommunications (ANRT), près de 2 881 973 Marocains sont reliés à la toile. Autre chiffre important communiqué par Maroc Telecommerce, le nombre total de transactions effectuées sur internet par carte bancaire (e-shopping, e-gov, e-tourisme, e-paiement de créances…) a atteint 192 000 transactions au 3e trimestre 2011, en progression de 114% par rapport au même trimestre en 2010. Ces indicateurs dénotent d’une évolution qualitative de l’utilisation d’internet par les Marocains. Les entreprises peuvent ainsi toucher une plus large frange de la population surtout la plus jeune, très portée sur les réseaux sociaux. Car, en matière de publicité, internet offre ce qu’aucun autre support ne peut offrir : l’instantanéité, l’interactivité mais surtout une richesse qui ouvre la porte à la créativité la plus inouïe.
«La réactivité est également un atout puisque des campagnes peuvent être modifiées en cours de route selon l’impact ressenti. Ce dernier peut être quantifié grâce à des outils de mesures des plus précis», déclare Sophia Assad, DG de Pub Online, régie spécialisée dans la pub sur Internet et sur les applications Smartphones. Sans oublier que grâce à des techniques informatiques, il est possible d’envoyer des publicités de plus en plus personnalisées. Par exemple, l’adresse IP, adresse numérique qu’attribue le fournisseur d’accès à chaque abonné, permet de situer le pays depuis lequel le client potentiel est connecté afin de lui envoyer une publicité qui cible sa région. Les cookies, quant à eux, sont des fichiers informatiques récupérés sur les sites internet fréquentés qui enregistrent les habitudes de navigation de l’internaute, permettant ainsi un ciblage publicitaire précis. Attention, cependant, les cookies étant gérés par des programmes informatiques, le ciblage par centre d’intérêt peut ne pas avoir que des effets bénéfiques. En témoigne cette publicité touristique qui propose de gagner un séjour merveilleux en Grèce vue sur un site relatant, dans un article, des émeutes sanglantes…toujours en Grèce !

Facturation : Comment est établi le coût des publicités sur internet

Aujourd’hui, internet est le support le plus accessible en termes de coût pour la publicité. Un budget de 10 000 à 30 000 DH peut être suffisant pour une bonne campagne sur le web. Les campagnes de bannières se commercialisent en général au CPM (coût par mille impressions). L’annonceur paie pour un nombre défini d’affichages (impressions) de ses publicités. Au Maroc, le CPM moyen est compris entre 20 et 150 DH pour des emplacements sur des supports de qualité (grands portails généralistes comme MSN ou sites à thèmes leaders dans un secteur donné, par exemple lefigaro.fr). L’e-pub s’achète également au CPC (coût par clic) dans des réseaux spécialisés profitant d’inventaires importants. Facturées entre 2 à 8 DH le clic, les campagnes CPC s’avèrent moins chères. Les sites supports dédiés à ces campagnes sont de qualité inférieure et n’autorisent pas les créations événementielles très prisées par les annonceurs. Plus concret et visant la performance par excellence, le CPA (coût par action) est un modèle dans lequel l’annonceur paie la publicité en fonction du nombre d’actions (achat, souscription à un service, ouverture de compte, etc.) générés par le site de l’éditeur. Enfin, pour le CPL (coût par lead), l’annonceur paie pour une inscription à un service ou à une newsletter, une demande de brochure, etc. Les liens sponsorisés se commercialisent au CPC (coût par clic) et sont vendus entre 1 et 10 DH en fonction des mots clés et du geotargeting choisi.
Zakaria Lahrach. La Vie éco
www.lavieeco.com
2011-12-15

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