lundi 5 septembre 2011

Richard Attias : de Manhattan à Marrakech


Véritable gourou de l’événementiel, célèbre dans le monde entier pour avoir mis sur pied des sommets planétaires, l’homme d’affaires marocain consacre désormais son talent aux grandes questions économiques. Et à leur résolution.
En juin, Richard Attias organisait à Manhattan le New York Forum (NYF), événement phare de l’économie mondiale. En décembre, il sera au congrès des Bourses africaines, organisé à Marrakech sous les auspices de la Bourse de Casablanca.
Passé maître dans l’organisation de manifestations prestigieuses, ce Marocain de 51 ans (né à Fès en 1959, il a tenu à garder sa nationalité) s’est arrêté à Paris en août pour rencontrer la rédaction de Jeune Afrique, magazine qu’il lit « depuis l’âge de 14 ans ». Son visage hâlé, ses yeux clairs et ses cheveux blancs, son ton posé et sympathique en viendraient presque à faire oublier que l’on est en face du détenteur de l’un des plus imposants carnets d’adresses du monde.
Son fait d’armes le plus illustre est le forum de Davos, auquel il a collaboré pendant quinze ans. Avènement de l’euro en 2000, congrès de l’Union pour un mouvement populaire (UMP) au Bourget en 2004 (grand show à l’américaine qui a porté Nicolas Sarkozy à la tête du parti), sommet de la paix en Jordanie et lancement de la Global Clinton Initiative en 2005… Celui qu’on a également aperçu dans les magazines people pour avoir épousé Cécilia, l’ex-femme de Sarkozy, a enchaîné les succès et s’est retrouvé à la tête d’une véritable multinationale de la communication (comptant 3 000 références et plus de 500 employés) au sein du groupe Publicis, où il devient président de Publicis Events Worldwide, en 2004, et de PublicisLive, qu’il a contribué à créer, en 2007.
En 2008, il quitte Publicis et lance à New York Richard Attias & Associates, une entreprise pour se recentrer, de taille plus restreinte (une trentaine de collaborateurs) et d’un genre nouveau : « Je veux bâtir des alliances avec des partenaires qui ont la même motivation que moi à trouver des solutions à certains problèmes majeurs. »
Il faut coller le plus possible à l’actualité afin d’apporter des thèmes de réflexion utiles.
Richard Attiashomme d'affaire marocain
À la différence du Forum économique mondial de Davos, créé en 1971, le NYF est « son » forum et il applique des méthodes bien à lui : « En premier lieu, être concret. Puis bâtir un programme condensé. Parce que les personnalités économiques qui y participent n’ont pas plus de quarante-huit heures à consacrer à des séances de travail de ce type. » Quant aux thèmes traités, si les grandes lignes sont connues un an auparavant, Richard Attias ne les définit que dans les derniers jours : « Nous sommes à une époque où les cycles s’accélèrent. Les crises sont de plus en plus fréquentes, intenses et rapides. Et les moments de calme qui les séparent sont de plus en plus courts. Il faut coller le plus possible à l’actualité afin d’apporter des thèmes de réflexion utiles. » Utiles ? Une autre caractéristique du NYF est justement de se terminer par l’édition d’un livre blanc, ensuite présenté au G20.
La recette fonctionne : en juin dernier, la seconde édition du New York Forum obtient un retentissement planétaire. C’est notamment la première fois qu’au cœur de la capitale mondiale de la finance 700 chefs d’entreprise, dont la moitié sont américains, s’interrogent sur le Printemps arabe et ses conséquences économiques.
Quand on lui demande quelle est la place de l’Afrique subsaharienne dans « tout ça », Richard Attias répond avec un grand sourire : « Le New York Forum accorde déjà une place particulière aux pays émergents, et à l’avenir il s’attachera de plus en plus à montrer le rôle que peut jouer l’Afrique dans l’économie mondiale. » Dès la prochaine édition, en juin 2012 ? Sourire à nouveau : « Pourquoi pas ? Le monde change à une telle vitesse qu’il m’est impossible de dire aujourd’hui de quoi l’actualité économique internationale sera faite en juin prochain. »

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