mercredi 21 septembre 2011

Printemps arabes : L'économie marocaine tire son épingle du jeu, selon le FMI

Les révoltes qui secouent depuis le début de l'année les pays arabes assombrissent leurs perspectives de croissance, surtout pour ceux qui importent leur pétrole, estime le FMI dans ses prévisions semestrielles publiées mardi.
Ils sont confrontés simultanément à la baisse des recettes liées au tourisme, au ralentissement des flux de capitaux et des transferts d'argent des travailleurs émigrés, tout en étant contraints d'augmenter les dépenses budgétaires pour tenter de calmer l'agitation sociale, indique l'institution monétaire.
Si la situation des pays exportateurs de pétrole est bonne, “les perspectives pour les pays importateurs de pétrole sont beaucoup plus mitigées, notamment pour l'Egypte, la Syrie et la Tunisie, avec une croissance prévue de +1,5% en 2011” pour les pays importateurs pris dans leur ensemble.
Elle devrait augmenter à +2,5% en 2012 en raison d'une reprise timide des investissements, souligne le rapport.
En Egypte, la croissance va chuter à -1,2% cette année et +1,8% en 2012 après +5,1% l'an dernier. Pour la Tunisie, le PIB devrait rester plat cette année avant de rebondir à +3,9% en 2012.
Seul le Maroc parvient à tirer son épingle du jeu avec une croissance attendue de +4,6% cette année et de même ampleur l'an prochain, alors qu'au Liban elle devrait être respectivement de +1,5% et de +3,5%.
Les exportateurs de pétrole s'en sortent
Du côté des pays exportateurs de pétrole et de gaz, la situation est bien meilleure, à l'exception notable de la Libye dont le dirigeant Mouammar Kadhafi, qui dirigeait le pays depuis 1969, a été renversé en août.
L'Arabie saoudite devrait enregistrer une croissance de +6,5% cette année puis +3,6% en 2012, les Emirats Arabes Unis de +3,3% puis de +3,8% et l'Algérie respectivement de +2,9% et +3,3%.
L'économie irakienne, qui sort d'un long conflit consécutif à l'intervention militaire américaine en 2003, va décoller avec un taux de croissance du PIB de +9,6% cette année et de +12,6% l'an prochain.
“Les conséquences mondiales de la crise en Libye et de la perturbation récente des exportations de pétrole ont été atténuées par une production accrue d'autres économies de la région, notamment l'Arabie saoudite.”
Rapport du Fonds Monétaire International
Les conséquences pèsent sur tous
Mais les conséquences des révolutions pèsent sur tous: “L'instabilité politique a vu les primes de risque augmenter et les recettes liées aux investissements privés et au tourisme baisser, non seulement dans les économies des pays directement touchés mais à travers toute la région”, écrit le FMI.
“Toute aggravation de la situation politique exacerberait les difficultés économiques de la région avec le risque induit que la production de pétrole pourrait être davantage affectée avec des ramifications pour les marchés mondiaux.”
FMI
Les gouvernements en place sont également soumis à forte pression pour augmenter les dépenses sociales et sous la forme de subventions pour les matières premières.

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