Selon le Président Directeur Général du Groupe Banque Populaire, Mohamed Ben Chaaboun, la récession qui guette les principaux partenaires commerciaux du Maroc aura un effet mitigé sur le secteur bancaire marocain. Il a expliqué lors une conférence organisée ce vendredi à Casablanca, que notre système financier a non seulement bénéficié du retour sur expérience de la crise financière de 2008 mais se trouve également à l'abri des flux financiers internationaux.
Comment expliquez-vous la crise de la dette en Europe ?
Il y a une crise qui se présente sous une forme nouvelle après celle de 2008, mais c’est une crise cette fois-ci de l’Occident, due à un endettement trop fort des Etats-Unis et des principaux pays de l’Union Européenne. Si vous regardez sur une période de 15 ou 20 ans, vous allez voir que la moyenne de l’endettement de l'UE est passée de 55 à 80%. Les Européens, à défaut d’avoir une croissance suffisante pour se développer, ont encouragé le train de vie de leurs concitoyens en ayant recours à l’endettement.
Et d’un autre côté, le marché exige un remboursement faute de liquidités. Cette situation n’a pas encore trouvé de solution claire et franche au niveau des politiques européennes. Les marchés continueront à chahuter tant qu’il n’y aura pas une réponse et une position claire de l’Europe.
Quelles conséquences pour le Maroc ?
Je pense que nous avons vécu ensemble ce qui s’est passé en 2008. De 2008 à 2010, le Maroc a continué à afficher une croissance au niveau de son économie, il y a eu un léger impact sur le rythme de la croissance, mais l’impact n’était pas considérable parce que nous ne sommes pas connectés à ces pays de la même façon. Maintenant, ce qui est certain aussi, c’est que notre économie dans son ensemble est très connectée à l’Europe et de ce fait, si l’Europe a une croissance molle, cela se traduit par un ramollissement des échanges commerciaux avec nos principaux partenaires. On ne peut donc pas être entièrement neutre.
En tout état de cause, nos banques ne sont pas exposées outre mesure à un certain nombre de limites étrangères. Les mesures qui étaient adoptées par les banques quand il y a eu la crise en 2008, évidemment un tiers de placement à l’étranger, de regroupement des placements d’un certain nombre de contreparties bancaires etc, tout cela nous le vivons de la même façon parce que nous avons un retour d’expérience assez important à ce niveau.
Donc, nous ne prévoyons pas d’impact direct aujourd’hui sur le système financier marocain. Nous avons une économie qui jusqu’à aujourd’hui montre une certaine solidité, nous avons besoin de continuer l’investissement qui a un peu ralenti, avec une croissance de 5,7% des crédits contre 7,1% l’année dernière.
Déficit commercial
Les exportations s'élèvent à 135 milliards DH ce semestre, soit une hausse de 15,8% par rapport au premier semestre 2010. De l'autre côté de la balance, les importations avancent à un rythme plus rapide s'établissant à 197 milliards DH, soit une hausse de 19,1% durant la même période.
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