mercredi 14 septembre 2011

Enquête nationale sur l'emploi des jeunes au Maroc Des jeunes diplômés optimistes mais...désorientés


Dans le cadre d'une journée-débat organisée mardi à Casablanca, le portail de recrutement AmalJob a publié les résultats d'une enquête sur l'insertion professionnelle des jeunes diplômés au Maroc. Manque d'expérience, inadéquation de la formation avec les besoins de l'entreprise, concentration des offres d'emploi sur l'axe Casablanca-Rabat... Les jeunes livrent leurs craintes concernant l'emploi mais, dit le sondage, demeurent optimistes quant à leur avenir professionnel.

Plus de 2/3 des jeunes diplômés signent leur premier contrat de travail dans les six mois qui suivent l'obtention de leur diplôme. Ils ont en général entre 20 et 25 ans, les plus âgés (27 ans et plus) ayant plus de difficultés à décrocher un emploi dans cette période. C'est là une des conclusions d'une enquête nationale réalisée par le portail de recrutement AmalJob.com auprès de 7.056 jeunes hommes et femmes, “de toutes les régions du Maroc et de l'étranger et de tout types de profils et de tous les statuts”.
Sous l’appellation “emploi aux jeunes”, ce sondage sur l'insertion professionnelle des jeunes diplômés, présenté lors d'une journée-débat organisée mardi à Casablanca, tente de mettre en évidence “la situation des sondés face à la recherche d’emploi, leurs aspirations, les difficultés rencontrées, leurs atouts et freins par rapport à la recherche d’emploi, leurs avis sur les obstacles liés à l’emploi, et leurs projection dans leur avenir professionnel”.
Un désamour pour le secteur privé
L'entreprenariat séduit de plus en plus les jeunes diplômés dont 72% déclarent avoir l'ambition de créer leur propre entreprise. Mais conscients de la nécessité d'une expérience professionnelle, plus des 2/3 d'entre eux veulent au préalable capitaliser plus de cinq années d’expérience. Cette expérience, 71% des jeunes espèrent l'acquérir dans les grandes entreprises, contre 17% dans les petites structures (PME,PMI,TPE). Ce désamour pour les entreprises du secteur privé est lié à l'image que projette l'entreprise privée au Maroc, selon le directeur de la Jeunesse et des affaires féminines, lors de cette journée-débat
“Il y a un effort certain a faire au niveau de l'image et de la gestion des entreprises privées. Les grandes entreprises n'ont pas de problèmes mais les petites et moyennes entreprises sont des structures qui pour beaucoup ne respectent pas les avantages garantis par la loi. Il y a aussi une culture propre au jeune marocain qui voit dans le Public un emploi stable et un emploi à vie”.
YOUNÈS ELJAHOUHARI, DIRECTEUR DE LA JEUNESSE ET DES AFFAIRES FÉMININES
Les jeunes face à l'emploi
Par ailleurs, pour la recherche d'emploi, les sites internet des entreprises constituent pour 66% des sondés l'outil principal de recherche, malgré le fait qu'ils ne sont pas régulièrement mis à jour et qu'ils ne reflètent pas les réels besoins en ressources humaines de ces entreprises. Suivent les candidatures spontanées, les portails et cabinets de recrutement etc.
Parmi les avantages attendus de la part des employeurs, viennent en tête les formations (81%), l'assurance maladie complémentaire (72%), et la Caisse de retraite (68%).
Concernant les salaires, 62%, des lauréats des centres de l'Office de formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) attendent un salaire compris entre 2.500 et 6.000 DH. Seuls 4% des diplômés des écoles d’ingénieurs et à l’étranger désirent percevoir un salaire en dessous de 6.000 DH et 40% d’entre eux souhaitent être rémunérés à plus de 10.000 DH.
À la question de savoir quels sont les obstacles rencontrés dans la recherche d'emploi, 56% des jeunes pointent du doigt le manque d'expérience, 26% le type de contrat proposé, 12% une formation inadaptée et moins de 1% la non maîtrise de la langue.
Deux conventions ont été signées en marge de la rencontre de Casablanca. Une première convention a été paraphée par le ministère de la Jeunesse et des Sports et l'ONG EFE Maroc qui a pour mission de développer des partenariats entre les secteurs public et privé afin de mettre en œuvre des programmes de formation-Emploi. À terme cet accord devra permettre l'intégration de 15.000 jeunes dans le milieu professionnel d'ici 2014.
www.aufaitmaoc.com

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