vendredi 18 janvier 2013

Deux ans de retard sur la Vision 2020

Dernière mise à jour :

En marge du conseil d'administration de la Fédération nationale du tourisme (FNT) et de l'Assemblée générale ordinaire de la Fédération nationale de l'industrie hôtelière (FNIH), la FNT a organisé mercredi à Casablanca, un point de presse pour présenter ses activités 2012, ainsi que son plan d’action pour 2013. La rencontre a vu la participation de plusieurs professionnels du secteur.

Après la présentation des bilans officiels, la réunion d'hier a été l'occasion pour les professionnels de prendre la parole, lors de la conférence de presse organisée par la Fédération nationale du tourisme (FNT). L'occasion pour eux de revenir sur les principaux indicateurs de l’activité touristique marocaine.
Ces derniers ont souligné que le nombre des touristes a atteint 8,7 millions, et que le nombre des nuitées a dépassé les 16 millions à fin novembre 2012. Le taux d’occupation moyen s'est, quant à lui, établi à 40,5%, soit une baisse de 3% par rapport à 2010.
En terme de performance, le Maroc a réalisé une augmentation de 9% des voyages à forfait pour l’été 2012. Mais, malgré cette augmentation, une baisse de 10% sur l’ensemble de l’année (période entre novembre 2011 et octobre 2012) est signalée.
Deux années creuses pour la Vision 2020
Concernant le bilan de la FNT en 2012, son projet de mandat s'est basé sur trois axes majeurs, à savoir celui de la gouvernance, celui de la compétitivité des entreprises touristiques, et celui qui consiste à “assurer un environnement social favorable au développement du secteur”.
L'activité de la fédération durant cette année a été marquée par notamment l'accompagnement des Fédérations des métiers dans leur restructuration, à savoir la Fédération nationale des agences de voyages du Maroc (FNAVM) et la Fédération marocaine du transport touristique (FNTT), et par plusieurs conventions.
Dans le cadre du suivi des 44 mesures de la Vision 2020, le président de la FNT, Ali Ghennam, a signalé qu'un retard dans le déploiement est à souligner, dû notamment à la non-mise en place, à fin 2012, de la Haute autorité du tourisme et les Agences de développement touristique, tout en évoquant d’autres facteurs.
“Il y a deux années creuses pour la Vision 2020. Certes il faut prendre en considération les évènements en 2011, à savoir le printemps arabe, les attentats d’Argana,…Mais ce retard est là !”.
Ali Ghannam, président de la FNT.
Concernant la compétitivité des entreprises touristiques, les professionnels ont suggéré d’agir en 2013, afin d'inciter le système bancaire national à faciliter l’accès au financement aux entreprises touristiques, la mise en place d’une cellule pour la promotion de l’investissement et du financement des entreprises touristiques, ainsi que le lancement du chantier de restructuration de l’Office national marocain du tourisme.
Les professionnels pessimistes
Si le ministère du Tourisme affirme que le secteur touristique marocain est sur de bons rails, les professionnels, quant à eux, soutiennent qu’il n'y a pas de quoi être optimiste: ils reprochent justement à la Vision 2020 son manque de visibilité, et sa réactivité très lente.
“Il y a une réactivité très lente, un manque de partage et de synergie entre les acteurs du secteur, et un tourisme à trois vitesses. Il devrait y avoir un pilotage conjoint et une visibilité pour cette vision.”
Abderrahim Oummani, directeur du conseil régional du tourisme d’Agadir.
Les professionnels dénoncent également la baisse des dessertes aériennes: celle-ci est de l’ordre de 22% pour l'été 2012 par rapport à 2011 et de 16% pour l'hiver 2012 par rapport à 2011. Elle a entraîné un manque à gagner des arrivées, estimé à un million de touristes, dont la moitié concernerait le pavillon national.
“Si on n'injecte pas dans l’aérien on n'arrivera pas à la hausse souhaitée de 7% pour le nombre d’arrivées. On est à 41% et on a besoin d’arriver à 65% d’occupation (des hôtels, NDLR). Pour rentabiliser un établissement hôtelier, c’est au-delà de 65%, il faut le savoir. Nous stagnons par rapport à 2011. En 2010, c’était 52% d’occupation et aujourd’hui on est à 47% pour Marrakech, et la principale raison, c'est l’aérien.”
Abdellatif Kabbaj, président de la Fédération nationale de l’industrie hôtelière.
La principale solution est de pousser les compagnies aériennes à “faire du low-cost pour d’autres régions comme Ouarzazate, qui affiche un taux d’occupation de 19%”, selon Abdellatif Kabbaj.
Les professionnels estiment également qu’il appartient aujourd’hui au gouvernement “de prendre les décisions afin de mettre en place des leviers identifiés, à même de stimuler l’accessibilité à notre pays et renforcer l’offre touristique marocaine”.
Ils jugent également que la contribution au développement du secteur, par l'Office national des aéroports (ONDA), n’est pas actuellement à la hauteur des attentes des opérateurs.
Perspectives pour 2013
Pour son plan d'action 2013, la FNT annonce qu'elle continuera son accompagnement au déploiement de la Vision 2020, ainsi que celui des Fédérations de métiers, tout en optant pour une restructuration des instances patronales du tourisme.
Elle compte améliorer la compétitivité des entreprises touristiques à travers les trois chantiers structurants, à savoir le tourisme interne, la promotion et l'aérien.
Concernant le volet du développement durable, la FNT compte élaborer des conventions collectives et des partenariats pour les ressources humaines. La création d'un label de qualité “Tourisme Maroc”, dans le cadre du volet qualité et environnemental, est également prévue.
Yassine Benargane-http://www.aufaitmaroc.com/economie

 

 

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