jeudi 16 janvier 2014

Création d'entreprise : Questions à Fatim-Zahra Oukacha, DG de CEED Maroc

"Les porteurs de projets peuvent bénéficier du large réseau de Ceed Grow au Maroc."
Fatim-Zahra Oukacha DG CEED Maroc.
La Vie éco : Vous êtes membre d’une organisation non gouvernementale américaine, quel bilan tirez-vous de votre première année d’existence ? 

Effectivement, CEED Maroc (Centre of Entrepreunarial and Executive development) a été lancé il y a un an, et, depuis, que de chemin parcouru !
Nous avons commencé par lancer CEED Grow, un programme d’accompagnement basé sur la formation, le mentoring et le networking destiné aux entrepreneurs qui ont déjà lancé leurs entreprises (TPE et PME). Déjà, plus de 50 entrepreneurs marocains ont été accompagnés. Ils ont suivi 10 séances de formation chacun, ont été mis en relation avec des mentors qui ont pu leur montrer la voie du développement de leurs entreprises, et ont bénéficié du large réseau de CEED au Maroc et à l’international. Ils ont pu saisir des opportunités d’affaires entre eux et avec les membres du réseau, ils ont changé leurs visions de l’entreprise grâce à leurs mentors, ont découvert des nouvelles tendances du management grâce aux formateurs exceptionnels de l’organisation, se sont ouverts à l’international grâce aux événements, à notre réseau à l’international et aux voyages de prospection organisés par CEED Maroc. Bref, ils ont travaillé dur pour développer leurs entreprises, et le résultat n’a pas tardé à se faire sentir. Le programme a connu un grand succès en 2013, tous les mois de nouveaux entrepreneurs rejoignent notre réseau pour faire grandir leurs entreprises.
Nous avons également lancé CEED Go-To-Market, un programme d’accompagnement basé également sur la formation, le mentoring et le networking, qui s’adresse aux porteurs de projets désirant lancer des entreprises. Nous avons reçu plus de 200 candidatures pour en sélectionner 20. Ceux-ci ont bénéficié de 6 séances de formation, ont été suivis par leurs mentors et ont été mis en relation avec des clients, partenaires et investisseurs potentiels. La première édition du programme CEED Go-To-Market se terminera à la fin de cette année. La compétition pour la deuxième édition est déjà lancée sur les réseaux sociaux. Nous espérons que cette édition aura encore plus de succès que la première.
En parallèle avec nos programmes, nous avons également été très actifs dans le développement de l’écosystème entrepreneurial durant toute l’année, à travers l’organisation de plusieurs activités, notamment l’organisation du Global Entrepreneurship Week en novembre 2013, que nous avons réalisé grâce à la contribution de plus de 40 partenaires marocains et internationaux. Grâce à cette manifestation, plus de 2 000 jeunes Marocains ont pu participer à plus de 50 activités qui ont été organisées partout au Maroc.

Peut-on avoir une typologie des personnes accompagnées (sexe, domaine d’activité...) ?

n Les entrepreneurs de CEED sont des femmes et des hommes à la tête de TPE ou de PME créés depuis plus d’un an (25% de femmes entrepreneurs à CEED). Ils ont en moyenne 33 ans, réalisent un chiffre d’affaires moyen de 5 millions de dirhams, emploient en moyenne 15 salariés, opèrent dans tous les secteurs (de l’agriculture aux nouvelles technologies de l’information, en passant par les cosmétiques, les produits du terroir, la mode, le recrutement, la formation, les SIRH, le marketing, le web marketing, l’énergie, la géolocalisation, l‘hygiène, la sécurité…), et proposent leurs produits et services au Maroc et à l’étranger.

Vu la diversité des structures d’aide à la création d’entreprise, quelle est la particularité de votre organisation ?

Nous travaillons main dans la main avec nombre d’autres structures d’accompagnement des entrepreneurs (privées et étatiques), et nous nous efforçons de développer ensemble un écosystème propice à la création d’entreprises. Nous ne sommes donc pas dans une logique de concurrence entre programmes d’accompagnement mais plutôt dans une logique de complémentarité.
La grande particularité de CEED c’est qu’il propose un accompagnement des entrepreneurs par des entrepreneurs. Les formateurs, les mentors et tous les membres de CEED sont des entrepreneurs, ce qui enrichit considérablement la qualité des échanges.
Par ailleurs, CEED vient avec des programmes bien structurés, notamment le programme CEED Grow et le programme CEED Go-To-Market. Ces programmes ont été expérimentés dans plus de 10 autres pays à économie émergente, y ont fait leurs preuves, et sont en train de faire leurs preuves au Maroc.
Brahim Habriche. La Vie éco
www.lavieeco.com
2014-01-02

Création d'entreprise : Questions à Zakaria Fahim, DG du cabinet BDO

"Le business angel est un véritable pont entre les différents modes classiques de financement."
Zakaria Fahim DG du cabinet BDO
La Vie éco : Vous êtes président de l’association Atlas Business Angel, quelle est la particularité d’un business angel ? 

Il faut d’abord établir un constat. Les modes alternatifs de financement se développent mais à un rythme lent, que ce soit par exemple le capital investissement ou la finance islamique. D’un autre côté, le prêt bancaire au démarrage est quasi inexistant. Les séquelles de certains échecs de programmes de financement sont encore présentes dans les esprits. De ce fait, beaucoup d’organismes n’osent pas aider les créateurs d’entreprise.  Certains peuvent compter sur l’appui de l’entourage familial (le Family Money) mais pour bon nombre, c’est irréalisable.
Aujourd’hui, nous considérons que le business angel peut être une bonne alternative pour les porteurs de projet. Son principe est simple: un business angel accompagne tout promoteur débutant dans un projet innovant et à fort potentiel de développement. Il a la particularité de financer la phase de création de TPE ou PME, une période généralement censée être risquée. Chose que ne font pas les autres qui financent des entreprises déjà existantes. Ce système présente un avantage pour le porteur de projet. 
Le business angel est souvent minoritaire dans le capital du projet ciblé. Il ne dépasse pas généralement les 10% du capital total. De plus, sa période d’accompagnement ne doit pas aller au-delà de 5 ans.
De même qu’il faut signaler que les projets accompagnés dans ce cadre présentent moins de risques par rapport aux autres projets qui ne se font pas accompagnés par un business angel. Cela peut être une bonne alternative pour se structurer dans le formel.

Que faut-il pour le développer davantage ?

Il faut des mesures incitatives. Il ne faut pas oublier que le Maroc a besoin d’une économie forte à travers le développement des TPE et PME locales. Si l’activité business angel fonctionne ailleurs, c’est parce qu’il y a eu des «carottes fiscales». Par exemple, dans certains pays les business angel ont la possibilité d’imputer les déficits accusés dans quelques projets sur leurs revenus, leur permettant ainsi de compenser une partie de leurs pertes. Il faut également imaginer un dispositif fiscal où la plus-value ne soit pas pénalisée à la sortie. Cela permet de réinvestir sur d’autres projets. 

Pour vous, le principal est d’accompagner tout porteur de projet…

J’ai souvent recommandé fortement à tout créateur ou porteur de projet de ne pas s’isoler dans son aventure. Si des programmes d’aide à la création ont échoué, la principale raison réside dans le manque d’accompagnement.

Il existe un panel d’institutions ou de structures qui peuvent apporter un appui technique mais aussi psychologique aux jeunes créateurs. C’est en quelque sorte leur donner une assurance dans leur projet. On peut citer les CRI, l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi et des  compétences (ANAPEC), les Chambres de commerce, d’industrie et des services, l’Agence nationale pour la promotion de la PME (ANPME) et bien d’autres. Certains organismes vont jusqu’à l’accompagnement pré-création et post-création.
Brahim Habriche. La Vie éco
www.lavieeco.com

Création d'entreprise : de l'idée au business

Faire appel à une structure d'aide à la création d'entreprise n'est pas obligatoire mais un acte de bonne gestion pour gagner du temps et sécuriser son décollage. Ne jamais brûler les étapes, il faut s'armer de courage et être patient.
Creation entreprise Maroc.
L’entreprenariat passionne plus d’un mais très peu osent franchir le pas parce qu’ils n’ont pas de financement, ne sont pas sûrs de la viabilité de leur projet ou n’ont pas de local. Pourtant, il existe bel et bien des structures adaptées où trouver de l’aide, un accompagnement qui va de l’élaboration d’une idée de projet jusqu’à sa mise en place ou un hébergement provisoire, le temps de pouvoir voler de ses propres ailes. Cela veut dire que ceux qui veulent se lancer ont intérêt à rompre leur isolement en partageant avec d’autres personnes qui ont les mêmes préoccupations. Par exemple, il est également fondamental de se rapprocher d’un expert-comptable ou un autre spécialiste en matière de création d’entreprises dont les conseils durant les différentes étapes du projet peuvent être très précieux. Leur présence rassure, et leur coaching est précieux pour le montage financier et les aspects juridiques et fiscaux. Certaines communautés et réseaux d’entrepreneurs comme le Centre des jeunes dirigeants (CJD), Maroc Entreprendre et la Fondation du jeune entrepreneur ou l’Association  des femmes chefs d’entreprises (Afem) permettent également aux créateurs de bénéficier d’expériences de managers confirmés et, dans certains cas, d’une formation sur plusieurs aspects de l’entreprenariat et du management. La bonne préparation de l’étape pré création est d’une importance capitale parce qu’elle limite les risques d’échecs. Beaucoup de promoteurs n’ont pas pu aller au bout de leur rêve parce qu’ils se sont surestimés ou avaient des limites sur les plans économique, financier, juridique et comptable. Pour ainsi dire, la création d’entreprise ne se limite pas à une connaissance du secteur dans lequel on veut investir.

L’autre facteur essentiel est le financement. Pour un début, inutile de penser à un financement bancaire, sauf si on a gagné un concours ou que l’on a un piston bien solide. Le mieux, pour commencer, c’est de compter sur ses propres forces. Cela permet d’avancer sans pression, d’éviter le stress. Si les moyens personnels sont insuffisants, la famille, les proches en général, peuvent être mis à contribution. Il y a bien d’autres investisseurs qui n’attendent que les bons projets. Allez voir les business angels ou les investisseurs en capital. L’Etat aussi tend la main aux créateurs d’entreprises par le biais de Moukawalati.
Bref, des outils d’accompagnement existent. Il faut juste faire le premier pas et s’armer de courage et de patience.
Brahim Habriche. La Vie éco
www.lavieeco.com
2014-01-02

Maroc: création d’un conseil économique pour renforcer la présence française

(Agence Ecofin) - L'ambassadeur de France à Rabat Charles Fries (photo) vient de mettre en place un conseil économique destiné à renforcer la présence française au Maroc.
Composé d'une douzaine de personnes parmi lesquelles des chefs d'entreprise, ce conseil se réunit trois à quatre fois par an pour aplanir les obstacles au développement de la présence française dans le royaume chérifien, selon une information rapportée par le quotidien Le Monde.
«Il ne s'agit pas d'une réunion de bavardages qui se termine par des bons rochers Ferrero. Je suis le guichet d'entrée quand un blocage est important. Quand il faut une impulsion politique pour dénouer une affaire, je prends ma canne et mon chapeau», souligne Charles Fries.
Grâce à un coup de pouce du conseil économique, qui constitue désormais le fer de lance de la diplomatie économique française au Maroc, l’entrepreneur français Jean-Claude Bouveur, qui avait rencontré des difficultés pour lancer une usine de fabrication de grosses pièces métalliques, a pu obtenir une autorisation en moins de 24 heures.
 « Les chefs d'entreprise qui veulent accéder au marché marocain savent que je suis le seul à être reçu au palais et par les ministres dès que cela est nécessaire», indique M. Fries.
L’objectif du conseil économique, créé par l’ambassadeur de France à Rabat, est au final de permettre à la France de tenir la dragée haute à l'Espagne, aux Etats-Unis et à la Chine sur le marché marocain. «Nous sommes leur premier client et leur premier fournisseur avec une part de marché de 13,7 % contre 13,1 % pour le voisin ibérique. Notre objectif est de tenir cette position dans un contexte concurrentiel de plus en plus rude», explique ouvertement le diplomate.