vendredi 3 août 2012

LA COMARIT EN REDRESSEMENT JUDICIAIRE? LES ACTIONNAIRES NE DÉLAISSENT PAS LA PISTE DU FONDS D’INVESTISSEMENT ITALIEN PLUS DE DEUX MILLIARDS DE DH DE DETTES DUES ESSENTIELLEMENT AUX BANQUES


Ali Abdelmoula, le patron de la Comarit, est prêt à rendre les armes. L’attentisme dans lequel se trouve sa société depuis quelques semaines «n’est plus acceptable», ainsi que cela est souligné dans un communiqué adressé à l’ensemble des collaborateurs du Groupe Comarit-Comanav.  Lors d’une assemblée générale extraordinaire, tenue le 26 juillet dernier, il a été décidé d’engager la demande de mise en redressement judiciaire des deux sociétés, la Comarit et la Comanav-Ferry. Selon Abdelmoula, un plan de continuité devrait être mis en place. Il pourrait certainement se baser sur l’offre du Fonds d’investissement italien formulée dernièrement mais jamais formalisée. Abdelmoula rappelle, dans sa missive, que le plan italien (voir notre édition n°3813 du 26 juin 2012) qui fait suite à plusieurs autres, n’a pas pu être mené à terme pour des raisons inconnues. Abdelmoula évoque les retards successifs des Italiens, dans la mise à la disposition de la Comarit des documents garantissant la disponibilité des 40 millions d’euros. «Ces éléments que nous attendions pour le 22 juin ne seront finalement disponibles que vers la mi-août», explique le PDG de la Comarit aux employés du groupe. C’est à cause de ce retard que Abdelmoula a décidé de demander à placer l’entreprise sous redressement judiciaire, une procédure qui permettrait au groupe de se mettre sous la protection de la justice et de favoriser soit la piste du Fonds d’investissement italien, soit celle d’un groupe de fournisseurs disposés à transformer leurs créances en capital et monter un tour de table. Rappelons que le Fonds d’investissement italien avait soumis à condition l’octroi de son prêt, soit que l’Etat marocain apporte de son côté 25 millions d’euros supplémentaires, soit environ 280 millions de DH. Le deal devait être aussi accompagné par l’abandon des créances de la part des banques et le rééchelonnement des dettes résiduelles sur 10 ans. Ces dettes sont évaluées à plus de 2 milliards de DH, dont une grande partie due aux banques.
A noter que c’est depuis 2011 que les problèmes financiers de la Comarit-Comanav ont commencé à se corser. Entre août et novembre 2011, la Comarit a fait l’objet de deux saisies exécutoires d’un montant global de près de 2,6 millions de DH au profit de l’administration des Douanes. Au niveau de la Comanav Ferry, deux saisies similaires ont été effectuées par la CNSS en janvier et mai derniers pour un montant global d’un peu plus de 15 millions de DH. A noter que le groupe traîne depuis 2011 des saisies de courte période sur ses bateaux essentiellement à Sète. La plupart du temps, il s’agissait de factures de combustible non payées qui bloquaient la route aux ferrys de la compagnie par huissiers interposés. Actuellement les dettes techniques pour la seule compagnie Comarit s’élèvent à 250 millions de DH, dont près d’une centaine au titre des approvisionnements en combustible.

Ali ABJIOU

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