C'est une histoire qui va ravir les patriotes et les amateurs du «made in France». Après avoir réuni une main-d'œuvre composée d'un groupe d'ouvrières en lingerie de la région lyonnaise - essentiellement des ex-employées de Lejaby -, Muriel Pernin, actuellement à la tête de l'agence de communication Cités Plume, a lancé, le 18 juin dernier, un appel aux dons public sur Internet. Un franc succès.
50.000 euros en à peine deux mois
Bien visibles
sur la page Facebook, les objectifs sont clairs: créer un atelier de façonnage haute couture en lingerie et bain, afin de fabriquer des produits avec le savoir-faire français. Les internautes ont répondu à l'appel. Moins de deux mois après, 50.000 euros ont été collectés, sur un objectif de 100.000 euros au total.
Muriel Pernin connaît déjà le profil de la grande majorité de ses donateurs. «Ce sont souvent des retraités, ayant eux-mêmes travaillé dans l'industrie française. La majorité des dons se situent entre 10 et 20 euros, mais nous avons également eu des dons de 1000 euros», explique-t-elle, avant de préciser «que tous, peu importe leur profil, ont en commun l'intérêt pour l'industrie et le savoir-faire français.» Si les pouvoirs publics ont beaucoup soutenu le projet, certains investisseurs privés ont aussi été d'une grande aide. Au départ, l'issue était loin d'être évidente, mais Muriel Pernin peut aujourd'hui affirmer avec certitude que
cet atelier va être créé.
Lejaby, premier client de l'atelier
Après les financements, il s'agit de trouver des clients. À l'occasion du Salon international de la lingerie, un partenariat a été signé avec
Alain Prost et le consortium qui a repris
Lejaby. Si Prost et ses associés continuent de produire les articles de moyenne gamme en Tunisie, ils se sont engagés pour que leur gamme de luxe soit produite en France. Pour Alain Prost, «il y a un vrai marché à conquérir dans la lingerie haut de gamme, qui est pour l'instant quasiment inexistant en France. Nous avons déjà lancé
Lejaby Couture, dont les articles seront fabriqués dans l'Hexagone, mais nous avons besoin de partenaires comme Mme Pernin pour développer ce marché.»
«Au vu des circonstances actuelles, le luxe est le seul secteur où l'on peut se positionner pour avoir des chances de réussite», souligne Muriel Pernin, avant de préciser: «Aujourd'hui, nous avons déjà plusieurs marques de luxe qui sont intéressées par notre projet, on avance donc sereinement.»
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