LE SEGMENT LE PLUS VULNÉRABLE AU REGARD DE LA CONJONCTURE
DES DIFFICULTÉS DE PAIEMENT EN HAUSSE
POUR AUTANT, BMCE BANK ENVISAGE UNE AUGMENTATION DES PRÊTS DESTINÉS AUX PME/PMI
Le resserrement des liquidités bancaires peut être une source de ralentissement de la croissance des crédits, mais la montée du risque l’est encore plus. Après les fortes provisions constatées dans les comptes du premier semestre, la vigilance est aujourd’hui le mot d’ordre au niveau des banques. Une attention particulière est portée sur les activités exportatrices qui semblent les plus vulnérables à la conjoncture. M’Fadel El Halaissi, directeur général délégué pôle banque de l’entreprise à BMCE Bank revient dans cet entretien sur la situation du marché.- L’Economiste: Avez-vous relevé des difficultés de paiement chez les entreprises?
- M’Fadel El Halaissi: Effectivement, la crise est passée par là. Nous ne pouvons pas dire que la situation est meilleure qu’il y a trois ans. Depuis 2009 nous ressentons des difficultés au niveau des PME/PMI entre elles, ce qui fait que nous avons de temps en temps quelques impayés. Mais ce n’est pas du tout catastrophique. C’est une évolution tout à fait normale, par rapport à la conjoncture.
- Aujourd’hui, quels sont les secteurs qui vous paraissent les plus exposés à une dégradation de leur situation?
- A mon sens, il n’y a pas de secteur prohibé. Nous avons plutôt des secteurs qu’il faut suivre, sur lesquels nous devons être vraiment vigilants. Ce sont surtout les activités liées à la demande extérieure. Nous demeurons convaincus que la conjoncture internationale difficile va impacter la demande adressée au Maroc notamment dans le textile, le tourisme et même l’immobilier de luxe. Pour tous ces secteurs, nous veillons. Hormis ceux-là, nous avons encore des niches de développement que ce soit dans l’agriculture, l’agroalimentaire, l’industrie de l’électronique, l’offshoring.
- Les entreprises se plaignent du durcissement des conditions d’octroi de crédit. Partagez-vous la même observation?
- Durcissement non, je dirai plutôt une vigilance de la part des banques. Au regard du taux de sinistralité moyen du système qui a relativement augmenté – pas forcément à cause des PME/PMI, même les grosses entreprises enregistrent des impayés – les banques sont un peu plus regardantes sur l’octroi de crédit. A BMCE Bank, nous allons accroître les crédits octroyés aux PME/PMI parce que nous cherchons aujourd’hui à diversifier notre portefeuille. Nous sommes une banque qui est relativement tournée vers les grandes entreprises. Nous allons donc orienter une partie des crédits accordés à ces entreprises vers les PME/PMI pour créer plus de richesses dans le pays.
Propos recueillis par Franck FAGNON
http://www.leconomiste.com
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