mercredi 4 mai 2011

La race ovine de Boujaad: petit cheptel, grand potentiel

La race Boujaâd, qui a été reconnue officiellement par les pouvoirs publics en 1987, n'a cessé depuis d'attirer l'intérêt des professionnels et de faire l'objet de plusieurs études et d'action d'amélioration génétique.
Le climat continental et les étendues de pâturage des plateaux du Tadla ont constitué des conditions propices pour la croissance et le développement de cette race rustique.
Le berceau de cette "race jaune" est situé dans les provinces de Khouribga, Beni Mellal, et s'étend dans l'ère géographique des plateaux du phosphate de Boujaad et Ouad Zem.
Comparée à d'autres races telles que Beni guil (1.200.000 brebis), Sardi (750.000) ou Timahdite (500.000), Boujaad est la race qui compte le moins d'effectif avec près de 200 mille brebis.
Les éleveurs de la région de Boujaad attachés à la race jaune
La race de Boujaad n'a pu être promue à un large public que durant les dernières années. La reconnaissance de cette espèce comme race purement nationale, aux origines bien définies et aux caractéristiques uniques a encouragé les éleveurs à s'y investir.
Dans ce sens, plusieurs programmes ont concouru à l'amélioration de sa productivité et de ses spécificités génétiques.
Le président du Rassemblement des ovins jaunes de Boujaad, et membre du Conseil d'administration de l'Association nationale ovine et caprine (ANOC), Mohamed Chatit, a indiqué à la MAP, en marge de la 6-ème édition du Salon international de l'Agriculture au Maroc (SIAM), tenu à Meknès, que l'attachement des éleveurs de la commune de Boujaad et des régions avoisinantes à cette race de qualité, s'est renforcé de manière notoire durant les dernières années, et ce grâce aux efforts fournis par l'Etat en matière de son épuration.
Outre le fait que cette race constitue la source de revenus de plusieurs familles dans la région de Tadla-Azilal, les éleveurs la considèrent comme un patrimoine animalier à part entière, a insisté M. Chatit.
La race de Boujaad se distingue par sa taille grande à moyenne (70 à 80 centimètres chez le mâle), sa productivité, et la qualité de ses viandes et de sa toison, comme elle est considérée une race pure.
A noter que certaines expériences ont prouvé que cette race peut parfaitement s'adapter dans les autres régions du Royaume, notamment dans les régions à basses températures, vu le volume de sa laine, mais elle reste toutefois plus productive dans l'environnement de son berceau Boujaad.
Des efforts soutenus pour faire de Boujaad une race nationale par excellence
Les éleveurs de la race jaune affirment que les avancées considérables qu'ils ont réalisées reviennent notamment aux efforts consentis par le ministère de l'agriculture et de la pêche maritime, en collaboration avec l'ANOC, qui ont mis en place un ensemble de programmes d'amélioration génétique, à travers la sélection des meilleurs béliers et brebis, le contrôle hygiénique et l'amélioration du pâturage.
A cet effet, le directeur général de l'Association nationale ovine et caprine, Said Fagouri, a confié à la MAP, que l'association a pu constituer quatre rassemblements pour l'élevage de cette race, et elle compte créer deux autres à Boujaad.
L'ANOC dispose actuellement d'un réseau de 156 éleveurs sélectionneurs exploitant plus de 10 mille brebis sélectionnées et qui produisent 2983 femelles et 400 mâles, a ajouté Fagouri, précisant qu'une importante base de données définissant cette race est mise sur pied.
La race de Boujaad a été, selon Fagouri, à l'origine de la race des "Mérinos" qui a atteint le Portugal à l'époque mérinide, et a donné par la suite d'excellents résultats en Australie et en Nouvelle Zélande. Ces deux pays occupent respectivement la première et la deuxième place à l'échelle mondiale en matière de production de laine et de viandes des petits ruminants.
La population ovine marocaine est estimée à environ 17 millions de têtes, dont les femelles de plus d'un an représentent plus de la moitié.
Parmi les principales races locales connues au Maroc et dont le standard est bien défini, on peut citer les races Timahdit (Moyen Atlas), Beni Guil (Oriental), Sardi (Settat, Kelaat Essraghna, Chaouia, Rhamna), D'man (Errachidia et Ouarzazate) et Boujaad.
MAP

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