mardi 1 novembre 2011

L'augmentation du prix des fourrages engraisse le prix des ovins

L'augmentation du prix des fourrages engraisse le prix des ovins
Cher mouton

À l’approche de l’Aïd El Adha, Casablanca se sacrifie au même rituel: les magasins transformés en bergeries, la paille qui s’invite parmi les ordures urbaines, et les odeurs ovines qui envahissent les artères citadines, avant que celles des brochettes ne viennent à leur tour titiller les narines. Variant entre 2.500 et 3.000 DH, les prix écornent cette ambiance champêtre.

    
À moins d'une semaine de la célébration de Aïd el Adha, on ne compte plus le nombre de points de vente de moutons à Casablanca. Sur le boulevard Bourgogne, par exemple, un magasin qui affiche sur son fronton “Chawarma” héberge jusqu’à dimanche prochain (la fête a été fixée au lundi 7 novembre) un troupeau de moutons venus d’El Kelaâ des Sraghna, d’El Ataouia: “je loue ce magasin à raison de 10.000 DH la semaine”, témoigne ce maquignon serghini qui dit vendre ses bêtes entre 2.500 et 3.000 DH.
À ce prix, cette année le prix du mouton est supérieur à celui de l’année précédente de près de 500 DH. La cause: l’augmentation du prix du fourrage disent les maquignons.
Les fourrages engraissent les prix
Comme d’autres chevillards interrogés à Casablanca, notre maquignon impute cette augmentation des prix à l’augmentation des prix des cultures fourragères: le son est cédé à 3,30 DH/kg, l’avoine à 3,30 DH/kg, la betterave à 3,50 DH/e kg et l’orge est vendue à raison de 4 DH le kilo. Un autre atteste qu’en moyenne, les prix des différentes variétés de fourrage ont augmenté de 1,5 DH/kg: “l’année a été mauvaise pour ce type de culture et les subventions de l’Etat n’ont pas réussi à stabiliser les prix”.
Cher mouton
En dépit des assurances du ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime qui atteste que les 6 millions de têtes disponibles suffisent à satisfaire la demande estimée à 5,1 millions, les prix demeurent élevés. La preuve en est qu’à une semaine de la fête, les clients ne se bousculent pas au portillon: “Jusqu’à maintenant, les gens viennent pour demander les prix mais n’achètent pas. Peut-être parce qu’ils n’ont pas encore été payés. J’espère que demain ou après-demain, ils percevront leur salaire et nous pourrons espérer vendre un peu”.
Après avoir longuement observé le petit troupeau de mouton au crâne rougi au henné, cet homme d'une quarantaine d'années préfère enfourcher sa moto et attendre des jours meilleurs: “Augmentation des prix des fourrages ou pas, salaire perçu ou non, je suis vraiment dérouté. Je ne sais plus quoi faire. Je rentre chez moi.”
Entre obligations religieuses et traditions sociales
Dans son petit café du boulevard Bourgogne, le propriétaire des lieux dit que le tout premier mouton dont il a demandé le prix est cédé à Derb Ghallef à 3.000 DH. “C'est cher surtout si l'on considère le rapport qualité/prix”. Maniant le français avec aisance, il s'étonne de l'engouement des Marocain à acheter un mouton à ces prix là.” Lorsqu'on sait que le smig est à 2.100 DH, cela devient encore plus hors de portée. Je pense que les Marocains confondent obligation religieuse et traditions sociales. Celui dont les moyens sont insuffisants n'est pas obligé de sacrifier un mouton.”
Ainsi, nous ne sommes pas obligés de nous comporter comme des moutons de Panurge. Et pourtant...
Cher et en bonne santé
La situation sanitaire du cheptel national “est satisfaisante” grâce aux campagnes de vaccination contre les principales maladies contagieuses réalisées par ses services vétérinaires, a indiqué, la semaine écoulée, l'Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA). Les campagnes menées ont permis la vaccination de plus de 20 millions de têtes, a indiqué un communiqué de l'office.
Permanence vétérinaire
Une permanence vétérinaire sera assurée au niveau des points de vente des animaux autorisés par les autorités locales, à l'occasion de la fête de l'Aïd Al Adha. L'Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA) a mis en place un dispositif de permanence vétérinaire sur l'ensemble des Provinces du Royaume en vue de donner aux citoyens des conseils sanitaires et hygiéniques pratiques se rapportant à l'entretien des animaux, aux opérations d'abattage, d'examen de la carcasse, des abats et de la conservation des viandes et des peaux.

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