Nous mettons l'accent sur la mutualisation des compétences des candidats.
La Vie éco : Les porteurs de projets sont-ils suffisamment sensibilisés sur les mécanismes d’aide à la création d’entreprise ?Sabah Chraïbi : Aujourd’hui, je pense que beaucoup de jeunes arrivent à bien s’informer sur les mécanismes d’aide. Malheureusement, ces moyens doivent être davantage vulgarisés à travers les médias, surtout l’audiovisuel. Aujourd’hui encore, la sensibilisation se fait très souvent par le bouche-à-oreille. Nous-mêmes, nous travaillons encore de cette manière avec beaucoup d’associations pour accompagner les candidats dans leur développement.
Selon vous, le financement constitue-t-il toujours la principale problématique pour la création ?
Oui. Aujourd’hui, il existe des lignes spécialisées pour les PME, mais c’est encore insuffisant. Il faut militer pour leur multiplication pour qu’une large population puisse en bénéficier, surtout les Très petites entreprises (TPE).
Quand on lance des programmes comme Moukawalati et que la banque ne suit pas, le projet peut vite tomber à l’eau, surtout lorsqu’on démarre avec des emprunts qu’on est obligé de rembourser juste après.
Aujourd’hui, certaines banques ont compris l’intérêt de soutenir les petits porteurs de projets qui constituent un réel marché porteur. On doit également penser aux incitations fiscales pour les TPE et à impliquer davantage les instances de proximité, notamment les communes. Pour les grandes villes, le problème ne se pose pas, mais dans les petites localités, il faut qu’on repense aux rôles des communes dans le développement économique.
En tant qu’association, quel est votre apport à tout porteur de projet ?
Nous intervenons principalement dans le monde rural, les zones défavorisées en général, en combinant des actions pédagogiques et de sensibilisation et des actions concrètes de réalisation en termes de création d’activités génératrices de revenus et d’emplois. Il n’y a pas de critère précis pour bénéficier de l’accompagnement.
Il suffit d’être ambitieux et d’avoir la volonté d’entreprendre.
Nous focalisons également les efforts sur la mutualisation des compétences en poussant plusieurs candidats sur les mêmes projets. Par exemple, pour des périodes précises, nous conseillons certains candidats à mettre en place des structures de soutien scolaire. En mutualisant leurs compétences, ils arrivent à s’en sortir.
Brahim Habriche
La Vie éco :26-07-2010
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